Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du octobre, 2020

Grave : qui mange quoi ?

En une phrase, Grave raconte l'histoire de Justine, une étudiante en 1ère année de vétérinaire, dont la période de bizutage va la faire basculer d'un végétarisme au cannibalisme. Le vrai. Celui où des gens mangent de la chaire humaine. Ce qui intéresse la réalisatrice du film, ainsi qu'elle l'énonce en interview, c'est la métamorphose comme état d'esprit : "une manière de penser et de voir le monde" * Mais le cannibalisme de Grave n'est peut-être pas celui que l'on croit...  Justine, en tant que "1ère année", subit un bizutage sévère : ingestion de rein de lapin, douche de sang animal, humiliation sexuelle, harcèlement moral, etc. Et qu'est-ce que le bizutage sinon l'absorption, voire la dévoration (par la violence) de l'individu par un corps social dominant ? Le bizutage est une cérémonie, un rituel comme le repas demeure une mise en scène. Face au "manger ou être manger", Justine, en s'adonnant au cannibali

Gremlins : la libération de la ménagère

Ce n'était pourtant pas compliqué. 1/ Ne pas l'exposer à une lumière vive ou au soleil 2/ Ne pas le mouiller 3/ Ne pas le nourrir après minuit. Pourtant, un verre d'eau renversé et une assiette de poulet frit auront tôt fait de transformer le gentil Mogwaï en une armée d'horribles Gremlins. Leur principale activité : saboter la magie de Noël en organisant un chaos sans nom. La première véritable apparition des Gremlins dans le champs de l'image, suivit du premier affrontement, ne se fait pas dans la chambre de l'ado où ils sont sortis de leurs cocons visqueux, mais dans la cuisine. Il s'agit là d'une autre transgression : en envahissant la cuisine - cœur du foyer domestique américain, et donc universel - le Gremlin renverse une échelle de valeur. La mère va devoir se battre pour reconquérir son espace domestique - on notera au passage la connotation sexiste de cet énoncé. Ses outils de cuisine seront ses armes. Ainsi un Gremlin sera broyé dans le mixeur,

La Grande Cuisine : meurtres en cuisine

Quatre ans avant Rambo (1982), le canadien Ted Kotcheff réalisait cette comédie aujourd'hui un peu oubliée. Rien ne va plus dans le landerneau de la haute cuisine : les plus grands cuistos d'Europe sont zigouillés l'un après l'autre. L'assassin pousse même le vice à mettre en scène chacun de ses meurtres selon le plat signature du chef. L'un sera cuit au four, l'autre finira noyé dans l'aquarium parmi ses homards, le troisième est écrabouillé dans sa presse à canard... Seven avant l'heure !    Cette comédie policière "à l'anglaise" se moque de l'égo de ces chefs-stars. Un égo déjà aussi gros que l'appétit du ventripotent Max Vandervere, célèbre critique gastronomique dans le film. D'ailleurs ce dernier tire une fierté particulière de son surpoids : "J’ai forgé mon destin à la force de la fourchette. Je suis une œuvre d’art créée par les plus grands chefs du monde. Chaque bourrelet, un coup de pinceau ; chaque capiton

#67 : la tomate, c'est d'la merde !

La tomate, c'est de la merde ! C'est pas nous qui l'affirmons, mais le formidable documentariste Jean-Gabriel Periot qui le démontre dans cette hilarante (et ô combien véridique) vidéo d'à peine 4 minutes et entièrement réalisée à base de photos glanées sur le Net. A voir par ici : #67 (2012) english subtitles from Jean-Gabriel Périot on Vimeo .