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Articles

Affichage des articles du avril, 2019

The Revenant : le vendredi, c'est poisson

On se souvient de Di Caprio, dans The Revenant , attrapant à pleine main un poisson, les pieds dans l'eau glaciale d'une rivière, et le dévorant cru. L'acteur a confié en interview que le poisson croqué était factice, mais que le foie de bison mangé dans le film ne l'était pas ! La scène, renforçant le caractère survival  du film, s'inscrit également dans une suite de renaissances symboliques du héros. Glass/Di Caprio est laissé pour mort après s'est fait boulotter par un gros ours. Il revient à la vie une première fois alors qu'il est à moitié enterré dans le sol. Il "éclôt".  Lorsqu'il revêt la peau de l'ours qu'il avait tué, c'est une scène de métempsycose : l'âme de l'ours transvase dans le corps de Glass. Il sera animé désormais d'une volonté quasi-animale. Enfin, ce fameux poisson mangé, symbole primitif chrétien par excellence, rappelle évidemment Jésus ressuscité partageant un poisson avec ses di

eXistenZ : Nouvelle cuisine

Sorte d'anti-matrix, eXistenZ suit une conceptrice de jeux vidéo (Jennifer Jason Leigh) et  son frêle garde du corps (Jude Law), tous deux poursuivis par une secte terroriste baptisée les Réalistes, dans différentes strates de la réalité virtuelle.  Le film perdant peu à peu les spectateurs dans un vertigineux jeu de mise en abyme réalité/jeu vidéo/fiction/cinéma.  La connexion dans le monde virtuel se fait grâce à un "bioport", c'est-à-dire un trou percé dans le bas du dos où l'on connecte son "pod" (console). Lorsque Jude Law s'inquiète  des risques d'infection de cette ouverture dans notre corps, Jennifer Jason Leigh tire la langue : notre bouche, qui sert à nous nourrir, est aussi un trou ouvert, une étrangeté du corps.  Dans un restaurant chinois (virtuel, donc), Jude Law et Jennifer  Jason Leigh commandent « la spécialité du chef » au serveur. Ce dernier apporte un plat contenant des morceaux de viandes d’organismes gé

Game of Thrones : Game of Bouffe

(Attention, ce post contient des éléments des saisons 1 à 7) S’il y a bien une série où la bouffe joue un rôle stylistique et dramatique majeur, à l’instar de Twin Peaks, c’est évidemment Game of Thrones. La gamelle est déjà omniprésente dans les bouquins de Georges R.R. Martin, puisque qu’on dénombre au fil des pages plus de 160 descriptions de nourritures, plats, boissons et autres aliments. À Westeros (et Essos), on complote, on s’entretue, on baise, mais on gueuletonne avant tout. À chaque personnage son petit plaisir culinaire, qui évidemment renforce sa persona  : la très chic Lady Olenna Tyrell craque pour les gâteaux aux citrons ; l’affreux Ramsay Bolton est un viandard amateur de saucisse de porc ; le gâteau de mariage de Joffrey contient des colombes, que le jeune roi malfaisant ne manquera pas de zigouiller en le coupant de son épée. À Braavos, Arya Stark s’anonymise sous les traits d’une vulgaire vendeuse d’huîtres, palourdes & coques ; le membre de l’austèr

Twin Peak : le remède anti-gueule de bois de Coop’

Après Kaamelott , on se penche sur une autre grande série foodie  : Twin Peaks .  Pas un seul épisode où la nourriture n’est pas évoquée et l’enthousiasme de l’agent Dale Cooper pour un damn good/fine/great coffee est désormais aussi culte que son goût prononcé pour les donuts. Donuts qu’il commande par radio alors qu’il est en pleine course-poursuite. Twin Peaks , nous rappelle le personnage de la « femme à la bûche » lors d’une introduction d’épisode, est fameuse pour ses tartes à la myrtille ou à la cerise. On vient les déguster au « R & R », le diner du coin. Cooper dira de l’endroit, après avoir avalé une bouchée, qu’il est « le sanctuaire des tartes ». La vitalité culinaire de la série de David Lynch a même inspiré à une fan un livre de 100 recettes afin de revivre Twin Peaks dans son assiette. Si d’aventure vous vous arrêtez au Salish Lodge, à Snoqualmie (État de Washington), le Grand North Hotel dans la série, vous trouverez à la carte

Stargate, la porte des étoile : et mon cul c'est du poulet ?

Sur une planète toute sableuse, une équipe de militaires est télétransportée via la « stargate », porte des étoile qui donne son nom au film. Les bidasses  sont invitées à un festin par la population locale, des pouilleux du désert asservis en esclavage.  Cette scène de « Beurk, ça a l’air dégueu ! - Taisez-vous et goûtez ! vous allez les vexer sinon.. » , a déjà été vue des dizaines de fois au cinéma. Dans le film Indiana Jones et le Temple maudit , en tête.  Dans Stargate , c’est une sorte de tapir de l’espace et carapacé qui est présenté sur un plateau. Le scientifique (James Spader) s’y colle et prend une bouchée :  « Ça a le goût de volaille... On dirait du poulet... Délicieux ! » Que ce space-tapir ait un goût de volaille n’est pas anodin. Lorsque nous, petits estomacs occidentaux, goûtons une viande qui nous est inhabituelle, mettons du serpent, du crocodile, du renne, du ragondin ou du chien, on trouve toujours que ça a un goût de poulet.