Accéder au contenu principal

Columbo – S01E01 : Le geste ne fait pas le chef


Saison 1, épisode 1. Un écrivain de romans policiers à succès est assassiné. Le spectateur sait dès les premières minutes qui a fait le coup – c’est son co-auteur – mais la police nage en plein mystère. 

Débarque un flic, dont la sagacité permettra de confondre le meurtrier en quelques jours. Il a une tête de traviole, un strabisme et mâchonne un cigare. Un imper beige informe enveloppe sa carcasse voûtée. Il roule dans une vieille Peugeot 403 dénotant au milieu des grosses voitures américaines. Son nom : Columbo. Lieutenant Columbo. 

La personne aux manettes de la réalisation de ce tout premier épisode (si l’on écarte les deux pilotes) est un jeune homme de 25 ans appelé à devenir célèbre : Steven Spielberg. Son téléfilm Duel  n’est pas encore sorti. Il fait encore ses gammes sur différentes séries TV. Pour cet épisode de Columbo, Spielberg confiera plus tard afficher déjà de grandes ambitions :

 « je l’ai abordé comme si c’était un mini-film. On me donnait 130 000 dollars pour cette heure d’épisode, je l’ai faite comme si c’était film d’un million de dollars. »



Revenons à notre héros. C’est un homme aux goûts simples : le chili con carne, les glaces, les hot-dogs et les œufs durs. À propos d’œuf, c’est justement une omelette qu’il s’entiche à préparer afin de réconforter la veuve de l’écrivain : 

« Je suis un des meilleurs cuisiniers du monde. Ce que je fais de mieux, c’est l’omelette. Ma femme est la première à le dire. »


À l’écran, on serait persuadé du contraire. Il casse les œufs d’un geste gauche dans le saladier, laissant même tomber dedans une coquille. Il râpe grossièrement le gruyère et coupe les oignons comme si c’était la première fois. Sait-il vraiment ce qu’il fait ? Le doute n’est plus lorsqu’il se met à couper le beurre avec une spatule en bois.
 

Mais cet épisode nous apprend une chose : ne jamais sous-estimer le lieutenant Columbo. L’assassin, un homme upper class, aux goûts raffinés et sûr de son intelligence, fera cette erreur. Il sera évidemment confondu par notre policier préféré des dimanches après-midi. L’omelette devait donc être très bonne.

Columbo - Saison 1 Episode 1 :
Le Livre témoin (1971) Réalisation de Steven Spielberg, avec Peter Falk, Jack Cassidy, Martin Milner

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les meilleures répliques de films sur la bouffe (1)

« Moralité, je me suis bourré de pistaches comme un con »  Jean-Pierre Bacri, Cuisine et dépendances « Comment est votre blanquette ? »  Jean Dujardin, OSS 117 : Le Caire, nid d’espions « Ça doit être les moules qui sont avariées » , Benoit Poelvoorde, C’est arrivé près de chez vous « Spartiates ! Mangez vos victuailles avec appétit... car nous dînerons en enfer ce soir ! » Léonidas, 300 « Tu es bella comme la papaya »  Stuart, Les Mignons « Dis, on t’as jamais appris à manger avec la bouche fermée toi ? C’est à toi qu’je cause hein ! J’ai l’impression d’être à côté d’un camion poubelle qui travaille moi, ici ! Conasse va ! » François Damiens, Dikkenek « Laisse le flingue, prends les cannelloni »  Peter Clemenza, Le Parrain « Il doit y avoir une erreur, vous m’avez donné accidentellement la nourriture que ma nourriture mange »  Ron Swanson, Parks & Recreation « Oui, Londres. Vous savez bien : fish & chips, tasse de thé, bouffe dégu

Les Visiteurs : l’art de (pas) bien se tenir à table

« Ou sont les poulardes ? J’ai faim ! Où sont les veaux, les rôtis, les saucisses ? Où sont les fèves, les pâtés de cerf ? Qu’on ripaille à plein ventre pour oublier cette injustice ! Y’a pas quelques soissons  (1)  avec de la bonne soivre (2) ? Un porcelet ? Une chèvre en rôti ? Quelques cygnes blancs bien poivrés ? Ces amuse-bouches m’ont mis en appétit !!! » Pendant que le comte Godefroy de Montmirail (Jean Réno) beugle son menu idéal en tapant sur la table, son serviteur Jacquouille la Fripouille (Christian Clavier) perce l’opercule de son yaourt avant de l’engouffrer à la main, s’en barbouillant le visage.  Quelques scènes avant, Jacquouille se servait de la salade avec les mains avant de recracher le tout. « Pardonnez ce maroufle, mais il est si triste d’apprendre qu’un gueux possède Montmirail » , justifiait le comte.     S’ensuit les vers d’une chanson où il s’agirait de peler le jonc comme au bailli du Limousin qui fût appa

Les Misérables : spaghetti alla Lino Ventura

« T’as qu’à te trouver à table avec Lino... Ben mon vieux, Lino : c’est du sérieux ! Tu parles d’un quadrille de mâchoires ! Il nous rend double-six à tous ! Parce que je me souviens, à la maison, d’un petit salé aux lentilles une fois, et d’un cuisseau de sanglier une autre fois... Mon vieux... Tu croirais qu’il va te tuer, Lino, quand il mange ! Tu croirais qu’il va te tuer ! T’oses plus parler ! T’entends les mâchoires qui font clac, clac, clac ! Tu te dis : ” Merde ! Si je m’approche, il va me buter ! ”  Tu peux pas savoir ce que c’est ! Il est champion du Monde, lui ! » Le compliment est de Jean Gabin, ce qui n’est pas rien. Les deux hommes se marraient bien ensemble, par contre ils ne plaisantaient pas dès qu’il s’agissait de gueuletonner. L’un et l’autre avaient la réputation d’avoir un sacré coup de fourchette. L’archive INA qui suit donne un entr’aperçut de la chose : En 1982, Lino Ventura est dans le Périgord pour tourner Les Misérables où il joue Valjea