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Harry, un ami qui veut vous du bien : oologie

On en avait déjà parlé à propos de La Forme de l'eau, l'œuf, associé à la femme, est fréquemment utilisé au cinéma comme métaphore de la fertilité, de vie et de renouveau. 

Dans Harry, un ami qui vous veut du bien, l'œuf est ici accolé à un personnage masculin : ce qui est plus rare. Harry (Sergi Lopez) fait une descente nocturne dans le frigo : 

"J'ai lu quelque part qu'il faut manger un jaune d'œuf après chaque orgasme. C'est excellent pour la virilité. Je m'y tiens assez strictement depuis deux ans, et ça semble assez efficace."
En cuisine, l'œuf suscite une obsession égale de celle d'Harry. À la coque, mollet, dure, cocotte, au plat, poché, brouillé... Les possibilités de cuisson sont multiples. 



Pourtant, il en existe une qui serait, parait-il, meilleure. C'est la technique dite de "l'œuf parfait", mise au point dans les années 80 par Hervé This. Puisque le blanc coagule à 62° et le jaune seulement à partir de 68°, ce physico-chimiste, également pionnier de la cuisine moléculaire, a découvert que la cuisson idéale était à 65° (certains poussent même la précision jusqu'à 63,5°), pendant 45 minutes.

Ainsi, la texture et le goût demeurent "parfaits": le blanc est frémissant à souhait et le jaune est une pommade onctueuse. 
  
Lors d'un passage à la radio, Hervé This avait décrit son œuf comme un "objet d'amour". L'image est tout à fait appropriée. Après tout, Éros, le dieu de l'Amour, est né... d'un œuf. 




Harry, un ami qui vous veut du bien (2000), de Domonik Moll, avec Laurent Lucas, Sergi Lopez, Mathilde Seigner. 




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