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Neighborhood Food Drive : hipsters, fooding et startupers

Faut-il organiser une collecte alimentaire de quartier pour se refaire une image lorsque son restaurant a reçu de mauvaises critiques ? La réponse est NON si l'on en croit Neighborhood Food Drive.

Dans cette comédie mordante au rythme apathique, Madeline et Naomie, deux propriétaires d'un restaurant branchouille de Chicago pensent qu'aider leur communauté en faisant une bonne action permettra de se refaire la cerise. 

Pour réussir cette mission, elles agrègent un petit groupe hipsters (stagiaire, serveur, prof) comme elles. Leur vacuité fera tout le sel du film. Si chacun met un enthousiasme presque embarrassant à concrétiser cette grande fête de charité, c'est avant tout afin de combler un égoïsme émotionnel et sentimental.


Ces personnages ne parlent qu'en répliques creuses, cherchent à résoudre des problèmes qui n'en sont pas, et semblent incapable d'affronter la réalité. Madeline et Naomie gèrent leur restaurant comme une startup d'application mobile : personal branding à outrance, management "nous sommes tous des collaborateurs/amis", réunionite aigüe, idées farfelues (data base, sérigraphies limités...), etc. Sous le vernis du cool, le vide.

La blague bouffe du film : un représentant de la banque alimentaire s'étouffe en mangeant avec gloutonnement un bol de spaghettis.

Le film est à voir ici en replay gratuit jusqu'au 2 décembre 2020. Il a été présenté dans la sélection American Fringe de la cinémathèque française, soit le panorama du cinéma indépendant US actuel. Si vous vous demandez à quoi ressemble un film underground américain, voilà la réponse.

Neighborhood Food Drive (2016), de Jerzy Rose, avec Lyra Hill, Bruce Bundy, Ruby McCollister


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